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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/65

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L’ADORABLE FANNY
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résigné à se passer de moi. Césarine, l’ayant conduit à la lisière des bois, remontait.

— Vous le rejoindrez rapidement, fit Mme Lebris. Il sera si content !

— Oh ! madame, pourquoi ne m’avez-vous rien dit ? reprocha Mlle Grive. J’aurais accompagné monsieur votre fils…

Cela fut dit d’un ton plein d’humanité, si simple, si touchant, que la pauvre mère en eut les larmes aux yeux. Et cela fut dît de cette voix caressante qui me semblait prêter au moindre mot banal la douceur passionnée du plus tendre serment !

Je m’esquivai, la poitrine en révolution, ivre de bonheur. La Nature embellie m’entourait de promesses. Je n’avais jamais rien vu d’aussi agréable que ce sentier d’herbes folles, côtoyé de buttes verdoyantes. Le soleil, brillant à travers les jeunes frondaisons, paraissait y donner une fête en mon honneur. Les fleurettes n’étaient vives, les oiselets n’avaient de ramages que pour me féliciter. Le printemps ne régnait qu’à cause de mon amour. Je chuchotais : « Je suis heureux ! J’aime I Merci, les pâque-