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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/67

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L’ADORABLE FANNY
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mon jeu, au contraire, était le silence. Jean se croyait seul au milieu des fourrés ; le retrouver en tapinois, l’épier, voilà le plan ; l’attendre, au besoin, en arrière, à la bifurcation, sans faire de bruit, peut-être même sans se montrer…

Mais il me sembla percevoir, en avant, le son rauque et saccadé d’une quinte de toux…

J’avançai prudemment.

Le soleil baissait. Sous la voûte des feuillages, l’ombre venait peu à peu. Une tortue m’aurait suivi.

Enfin, Jean Lebris m’apparut.

Il était assis sur un arbre abattu, à l’écart du sentier qui, maintenant, serpentait de plain-pied à travers bois ; et il me tournait le dos.

Lentement, choisissant la mousse pour y porter mes pas, je gagnai l’abri d’un épais buisson. Là, bien que je fusse toujours derrière le promeneur, je pus me convaincre qu’il examinait, dans ses mains, quelque chose. Quelle chose ? Ma position et l’ombre croissante m’empêchaient de m’en