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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/70

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L’HOMME TRUQUÉ

contre les curieux et contre… vos ennemis ?… Car, n’est-ce pas, c’est bien un ennemi que vous soupçonniez derrière le buisson ?…

Après un instant de sombre méditation, Jean leva vers moi ses yeux nus et phosphorescents.

— Mon cher Bare, fit-il, je vous en donne ma parole : la seule raison de mon silence, c’est que je ne veux pas, je ne veux à aucun prix qu’on me traite en phénomène, en sujet de vitrine, en monstre que les médecins et les savants se passent de l’un à l’autre…

— Ce n’est pas le médecin, c’est l’ami qui vous parle.

— Donnez-moi votre parole, à votre tour…

— Tout ceci restera entre nous, Jean, si vous le souhaitez. Mais pourtant, il me semble…, la Science…

— Laissez la Science où elle est. Je sais que je n’ai plus longtemps à vivre. — Ne protestez pas ; l’auscultation vous l’a dit. — Eh bien, je veux finir mes jours, si Dieu le veut, dans la tranquillité.