Aller au contenu

Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
LA MERVEILLE
87

nière s’allongeait, luminescente, comme un tube de Geissler en activité.

» Le spectre bougea. Ses lignes étaient, pour moi, comme tracées au phosphore sur un tableau noir. Je remarquai entre elles (dont certaines étaient plus ténues que des cheveux) une sorte de nébulosité violâtre qui, remplissant les vides, achevait les contours de la structure et dessinait à l’estompe la masse d’un individu.

» — Qu’est-ce que je vois ! m’écriai-je avec horreur.

» Alors, dans le bas de la face, les filets phosphorescents se mirent à se distendre et à se contracter ; ceux de la gorge s’activèrent également, tandis que la clarté du cerveau s’intensifiait à gauche du front. Et tous ces filaments de luire davantage, d’un feu changeant et concentré, comme la braise quand on souffle dessus.

» Le spectre, penché sur moi, me parlait :

» — Vous voyez ? Vous voyez ?… Lebris, c’est bien vrai ?

» — Oui, dis-je en reconnaissant la voix du docteur Prosope. Je vois un spectacle