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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/92

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L’HOMME TRUQUÉ

inimaginable, à travers mes paupières et les toiles du pansement.

» — Vous êtes sûr ? Dites-moi, dites-moi ce que vous percevez…

» Je le lui dis. Et j’eus la surprise supplémentaire de voir le bonhomme de fils exécuter quelques glissades en tournant sur lui-même. — D’autres se seraient jetés à genoux pour remercier le Seigneur ; Prosope, content du Sort, dansait le tango.

» — De grâce, expliquez-moi…, implorai-je.

» — Tout à l’heure. Attendez un instant. Il faut que l’on sache…

» Je vis le bizarre aspect de Prosope se rapetisser avec promptitude, pivoter (la porte claqua), changer d’apparence par l’effet de la perspective (j’entendais ses pas dégringolant l’escalier), et je me rendis compte qu’il s’éloignait à travers une infinité de plans vaporeux, de cadres plus ou moins discernables, qui composaient pour moi un monde embrouillé, ici translucide, là transparent, coupé de droites géométriques, cloisonné de parois diaphanes et semé de halos innombrables. À cet instant, au début