vaches, et quand l’une d’elles est couchée, il la force à se lever.
— Pour qu’elle se soulage, dit-il.
Elle n’y manque pas et, entre ses fesses honorablement médaillées de fumier, laisse choir une bouse neuve qui s’étale, large et ronde, agréable à voir, à flairer, réjouissante. Je la contemple et la renifle, indétachable. Je cherche des mots techniques qui rendraient mon étonnement et me reproche de n’avoir pas encore dormi là, une nuit, sur un lit de foin, réchauffé par les haleines des vaches. Je m’y serais assoupi à la cadence des fientes tombantes et réveillé au petit jour, les paupières et les joues enflées.
— Ah ! la campagne, il n’y a que ça !
Mais la figure de Pajol s’embrume. Dans un coin de l’écurie, cinq petites taures sont rangées à part.
— On les croirait en pénitence.
— Vous ne mentez pas, dit Pajol. Elles ont fauté avec le taureau, dans le pré Sauvin.
— Si jeunes, dis-je ; il n’y a plus d’enfants !
Les taures, comme des maîtresses lasses, tournent leurs yeux stupides vers leur ventre bombé, effarées de sentir se préparer l’événement.
— Ah ! c’est un malheur, dit Pajol. D’abord, les voilà abîmées pour la vie. Puis, elles feront des veaux gentils, ma foi, des pruneaux de veaux, qu’il faudra vendre, donner tout de suite au boucher, s’il en veut.
Il les déplace, ennuyé, les gourmande et les traite de libertines.
Je colle mon oreille au flanc d’une taure et j’en-