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Page:Renard - La Lanterne sourde, Coquecigrues,1906.djvu/219

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FIN DE SOIRÉE


À René Maizeroy.


MONSIEUR. — MADAME. — LA BONNE

Madame. — Es-tu sûr qu’il n’en reste plus ?

Monsieur. — Le dernier traverse la rue, tourne au croisement. Il disparaît.

Madame. — Laisse la fenêtre ouverte. Que l’air assainisse, purifie. Regarde : les murs suent.

Monsieur. — Il pleut à verse et vente à tout renverser. Les becs de gaz sont affolés. C’est un bon temps pour ceux de nos invités qui n’ont pas trouvé de fiacre.

Madame. — Oui, c’est un vrai temps d’invités. Il me réjouit. Je regrette seulement de ne l’avoir pas commandé moi-même. Ouvre donc la fenêtre toute grande.

Monsieur. — Jamais nous n’avons eu un mardi comme celui-ci. Ah ! tu choisis ton monde !

Madame. — Bon ! nous allons nous jeter à la tête les gens qui viennent chez nous. Je suis prête. D’abord, où as-tu pris ton Turc ?

Monsieur. — Dans la rue. C’était le plus drôle : il ornait notre salon. Avons-nous ri, quand, au thé, il