Aller au contenu

Page:Renard - La Lanterne sourde, Coquecigrues,1906.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mériteriez… — mais je craindrais de tacher ma robe.

Daphnis. — Je m’en vais.

Lycénion. — Oui, je sais, vous vous en allez — tout à l’heure.

XI

Daphnis. — Quel beau livre on pourrait écrire sur nos amours. Il n’y aurait qu’à réciter.

Lycénion. — Un livre gris, dont tout le noir serait pour moi et pour vous toute la neige.

Daphnis. — Je crois que ça se vendrait.

XII

Daphnis. — Dites-moi : nos petites affaires sont bien réglées. Vous ne me devez rien. Je ne vous dois rien.

Lycénion. — Oh ! mon ami.

Daphnis. — Permettez. Je crois ne vous avoir pas rendue trop malheureuse, et je tiens à ce que tout se termine correctement. Oui ou non, vous dois-je quelque chose ?

Lycénion. — Voulez-vous une quittance ?

Daphnis. — Ma chère, vous êtes amère comme une orange dont il ne reste plus que l’écorce.

Lycénion. — Vous seriez bien aimable de vous en aller.

Daphnis. — J’ai toute ma soirée à moi.

Lycénion. — Je ne vous la demande pas.

Daphnis. — Mauvaise ! c’est moi qui vous demande