Page:Renard - La Lanterne sourde, Coquecigrues,1906.djvu/234

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humblement la vôtre, y compris la nuit, bien entendu.

Lycénion. — La nuit aussi ? Je vous en prie, ne vous forcez pas.

Daphnis. — Je vous assure que cela me ferait plaisir.

Lycénion. — Ainsi, vous me proposez, bonnement, de faire, une dernière fois, quelque chose comme la belle en amour. Ensuite nous nous donnerions une poignée de main et l’honneur serait satisfait. Vous êtes malpropre.

Daphnis. — Madame !

Lycénion. — Voilà que vous faites ces petits préparatifs de faux départ qui consistent à prendre son chapeau et à le poser successivement sur toutes les chaises, pour le reprendre encore et le reposer.

XIII

Daphnis. — Nous sommes arrivés.

Lycénion. — Moi du moins, et je descends de voiture, tandis que vous continuerez vers des pays neufs.

Daphnis. — Je voudrais, sans être banal, vous dire quelque chose de très tendre.

Lycénion. — Oui, le mot de la fin, le mot fleuri qui parfumera mon souvenir pour la vie. Vous ne le trouvez pas. Cherchez.

Daphnis. — Il me vient et s’en retourne. J’ai comme de la ouate dans la gorge.

Lycénion. — Ne vous faites pas de mal. Désenla-