Page:Renard - La Lanterne sourde, Coquecigrues,1906.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


MÉNAGE


À Gustave Geffroy.


DAPHNIS. — CHLOÉ

I

Chloé. — Tu ne sors pas assez. Si tu veux, ce soir, après dîner, nous ferons un tour.

Daphnis. — Par les allées où tombent les marrons, nous irons entendre les grenouilles de haie et les aigres sauterelles. Promets-moi que tu poseras un ver luisant dans tes cheveux, promets-le-moi.

Chloé. — Nous regarderons aussi quelques étoiles. C’est à cette époque qu’il en file le plus.

Daphnis. — Elles fondent de chaleur et se décrochent. Tu aimes donc les étoiles ?

Chloé. — J’aime tout ce que tu aimes.

Daphnis. — C’est commode. On n’a pas besoin de faire deux cuisines.

II

Chloé. — Je sais qu’un garçon doit « faire la noce », et je ne suis pas jalouse de tes anciennes maîtresses.