tu seras vieux, ou ce que disent les journaux ne signifierait rien.
Daphnis. — En ce temps-là, je n’écrirai plus que des préfaces pour les jeunes.
Chloé. — Il faudra être bon pour eux, les recevoir tous.
Daphnis. — Par fournées.
Chloé. — J’y veillerai. Protectrice accueillante et constamment en train de sourire, sur le seuil de ta porte, c’est moi qui leur dirai, les poussant d’une tape amicale : « Entrez, le maître est là ! »
VII
Daphnis. — Je mets des heures à écrire une ligne. Est-ce que je travaille trop ou pas assez ? je ne sais plus.
Chloé. — Est-il nécessaire que tu remplisses de si gros livres ?
Daphnis. — Les éditeurs te diront qu’il ne faut pas voler le public.
Chloé. — Du courage ! je serai ta compagne fidèle.
Daphnis. — Prends garde ! c’est un emploi qui exige du savoir et de la délicatesse. Chauffe tes parfums à distance. Verse doucement la louange, comme si tu préparais une absinthe, et ne t’arrête jamais, sous aucun prétexte, d’admirer toujours « ce que j’ai fait de mieux jusqu’ici » !
VIII
Chloé. — Alexandre Dumas père avait-il du talent ? Je te demande cela parce qu’il m’amuse, tu sais !