Page:Renard - La Maitresse.djvu/145

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Croyez-vous, Blanche, que je doive m’arrêter, vous offrir mes hommages respectueux et signer cette lettre : Votre dévoué Maurice ?

Mais j’en garderais la nausée. Je veux nettoyer ma plume trempée dans la poix, et je veux, afin de me purifier la main, retracer une dernière fois, pour moi, en lignes amoureusement soignées, votre image parlante.

Vous êtes belle et vous êtes bonne.

Vous êtes si indulgente pour les défauts d’autrui, qu’on aime les vôtres.

Vous mentez, à propos, sans mauvaise foi, c’est-à-dire que vous cachez la vérité, quand elle blesserait, quand elle vous semble une cause d’ennui, et qu’il vaut mieux qu’elle reste au puits.

Vous ne vantez point votre esprit. Vous souhaitez qu’on dise de vous : c’est une femme agréable, et non : c’est une femme supérieure.

Vous médisez de vos amies utile-