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Page:Renard - Le Coureur de filles.djvu/127

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LA DEMANDE

en frappant l’air de son bras comme d’un fouet. C’est fait, c’est fait, tant pis pour moi !

Tout à coup on entendit des sanglots, et Henriette en larmes, les mains sur les yeux pour cacher son visage, dit, convulsée :

— Mais je ne tiens pas tant que cela à me marier, moi ; s’il aime mieux ma sœur, qu’il prenne ma sœur.

— Ça, jamais, déclara M. Repin ; j’ai toujours dit que tu te marierais la première, la première tu te marieras.

Mme Repin semblait aussi opiniâtre, mais Henriette vint embrasser son père et lui dit :

— Je t’assure, mon papa, que j’ai bien le temps de me marier.

— Bien le temps, mais tu ne sais donc pas que tu as vingt-cinq ans, presque vingt-six.

— Si, si, mais, vois-tu, j’aime mieux attendre encore un petit peu.

Elle le suppliait, pleurante, avec des hoquets,