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Page:Renard - Le Coureur de filles.djvu/148

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LES JOUES ROUGES

voie vous dire que j’ai les mains sales, mais c’est pas vrai !

Et de nouveau, consciencieusement, Véringue montra ses mains en les retournant : d’abord le dos, ensuite la paume. Il fit même la preuve : d’abord la paume, ensuite le dos.

— Ah ! c’est pas vrai, dit le Directeur, quatre jours de séquestre, mon petit !

— Monsieur, dit Véringue, le maître d’étude, il m’en veut !

— Ah ! il t’en veut, huit jours, mon petit !

Véringue connaissait son homme. Une telle douceur ne le surprit point. Il était bien décidé à tout affronter. Il prit une pose raide, serra ses jambes et s’enhardit, au mépris d’une gifle. Car c’était, chez Monsieur le Directeur, une innocente manie d’abattre, de temps en temps, un élève récalcitrant du revers de la main : vlan ! L’habileté pour l’élève visé consistait à prévoir le coup et à se baisser, et le Directeur se déséquilibrait, au rire étouffé de tous. Mais il ne