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LERNE CHANGE DE BATTERIE


Sous la toison noire du taureau, je m’étais juré, si ma forme primitive m’était rendue jamais, de fuir aussitôt, avec ou sans Emma. Pourtant l’automne vieillissait et je n’avais pas quitté Fonval.

C’est qu’on m’y traitait à l’envers d’auparavant.

Tout d’abord, je disposais du temps à mon caprice. Le premier usage auquel j’employai cette liberté fut de me rendre au charnier de la clairière et d’y effacer toute trace de ma visite. Un dieu favorable n’avait pas voulu qu’on y vînt pendant mon stage bucolique dans la prairie et que l’un des aides s’aperçût de la violation de sépulture. Ou l’on avait changé de cimetière ; ou mon oncle ne viviséquait plus que d’infimes bestioles dont la meute ne laissait rien ; ou les expériences in animâ vili étaient complètement abandonnées.