thème charnu s’épanouissait, jaune ou violet. Je ne saurais décrire la foule des autres corolles ; elles ressemblaient souvent à d’onctueux calices de cire ou de gélatine ; la plupart offraient une teinte indéfinissable en des contours sans précision, et, parfois, illimitées, elles n’étaient qu’une nuance au milieu de l’eau.
Par milliers, des bulles s’échappaient d’un robinet intérieur, et leurs perles tumultueuses s’affolaient au long des arbrisseaux avant d’aller crever à la surface. À les voir, on eût dit qu’il fallait arroser avec de l’air ce jardinet aquatique.
Ayant rappelé mes souvenirs de lycéen, ils m’affirmèrent que les deux floraisons — dissemblables quant aux détails seulement — se composaient exclusivement de polypes, ces êtres équivoques, tels le corail ou l’éponge, que le naturaliste intercale entre les végétaux et les animaux.
Leur ambiguité ne manque jamais d’exciter l’intérêt. Je frappai la cuve de gauche.
Aussitôt, quelque chose d’imprévu passa, nageant par contraction, comme un gobelet opalin de Venise qui fût resté malléable ; un second, pourpre, le croisa : et c’étaient deux méduses. Cependant le heurt de mes doigts avait actionné d’autres motilités. Pompons jaunes ou mauves, les actinies rentraient dans leurs tubes calcaires puis en ressortaient pour des épanouissements rythmiques ; les rayons des astéries et des our-