Rita, allongeant le bras, avait posé une main sur une main de Geneviève qui, docile, chôma.
— Luc, vous m’avez demandé si vous deviez parler à mes parents aujourd’hui ou plus tard, n’est-ce pas ? Je ne crois pas qu’il soit question d’autre chose ? Vous êtes là qui vous alarmez subitement !…
— Ah ! bien, bien.
Le mouvement du spectacle qui s’agitait en face d’eux venait de se modifier. Sur le court, les joueurs, s’arrêtant, se mêlaient à d’autres tennismen qui envahissaient l’enceinte grillagée. À l’extérieur, les groupes bougeaient.
— C’est Simpson qui a gagné, dit Luc de Certeuil. Ohé ! Simpson, dans combien de temps notre partie ?
— Tout de suite ! J’aime autant, répondit l’Américain.
— Ça va.
Luc se leva et dit, en riant, à la jeune fille :
— Il y a des chances pour que cette partie soit la plus rapide de ma carrière !
— Oh !… commença Rita évasivement.
— Allons ! insista Luc qui caressait le manche de sa raquette. Dites « oui » tout de suite. Ça m’aidera à gagner.
Rita, incertaine, le regardait. Mais, au moment où, peut-être, elle allait lancer la parole souhaitée, la sensation la plus inattendue, la plus surprenante, la plus inconcevable, lui ferma la bouche.
D’une pression subite et brève, la main de Geneviève Le Tourneur venait de lui donner un avertissement secret, mais des plus péremptoires.
Rien ne fut visible. Les mains des deux amies, en apparence, n’avaient pas tressailli. Leurs visages étaient impassibles.
— Après la partie ! confirma Rita. Ce qui est dit est dit. Allez, mon cher, je crois que vous faites attendre Simpson.
Une seconde encore, il resta devant elle, à la regarder profondément, faisant, avec sa raquette, des moulinets et des tourniquets.
Deux charmantes jeunes filles s’approchaient :
— Nous allons contempler vos prouesses, déclama l’une d’elles. Puis, s’adressant à Geneviève : Madame,