invitations au minimum. Malgré mes soins, la nouvelle s’est répandue. On m’assaille de sollicitations ; si je faisais droit à toutes celles qu’on m’exprime, le grand amphithéâtre de la Sorbonne serait trop petit pour contenir l’assistance.
— Évidemment ! remarqua Bertrand Valois. Que d’attractions en une seule ! La démonstration d’une merveille de la nature, inconnue jusqu’ici, la rétrovision de l’attentat de Fieschi contre Louis-Philippe et celle d’un assassinat dont le mystère ressort tout à coup !
Et ce fut lui qui, là-dessus, prit l’initiative d’une proposition qui devait avoir certaines conséquences assez curieuses et relativement importantes.
— Pourquoi, dit-il à Charles, pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui à attaquer la luminite pour parvenir aux approches du 15 juillet 1835 ? Les regards que nous jetterions sur la période antérieure au 15 juillet ne seraient peut-être pas inutiles et pourraient nous apprendre quelque chose ? Toutes tes précautions sont prises désormais : M. Ortofieri est informé ; M. de Certeuil, qui le représente, sait à quoi s’en tenir ; la caméra est en position ainsi que la plaque de retransmission ; tu possèdes des portraits du vieux Fabius… Il est bien indiqué d’employer à quelques sondages la semaine qui nous sépare du véritable début des opérations…
— Je n’y vois pas d’inconvénient, dit Charles après avoir réfléchi.
Il déboîta la plaque de son cadre, pria Bertrand de la tenir dressée sur une large table recouverte d’un épais tapis, et, s’armant d’une ligne très fine, il l’enfonça à petits coups de maillet dans l’épaisseur de la luminite, presque au bord du mois d’octobre 1833 qui, à cette heure, éclairait la chambre de César Christiani, 53, boulevard du Temple.
Un petit craquement sec se fit entendre et une première feuille de luminite se détacha, si mince, en sa rigidité coupante, qu’elle semblait un plan purement géométrique.
Les lueurs des jours lointains donnaient de tous côtés. L’effrayante minceur fut rangée avec mille précautions dans un casier feutré, préparé à cet effet.