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Page:Renard - Le Maitre de la Lumiere, 1948.djvu/209

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le maître de la lumière

facilement accessibles à la jeune fille : dans sa chambre, par exemple. Au premier abord, cela paraît plus simple, plus rationnel. Mais là, le vieux corsaire, en furetant, pouvait tout découvrir. Aurait-il jamais eu l’idée de chercher dans son propre cabinet, si la luminite ne l’avait sournoisement renseigné ?

— Et si, par hasard, l’idée ne venait pas de lui, mais d’Henriette ?

— Cela m’est égal, dit Bertrand en faisant son nez le plus spirituel. Cela m’est, égal…

— Parce que ?

— Parce qu’Henriette est ma grand-mère, parbleu ! Nul doute qu’elle ne soit devenue la femme de l’homme à la canne… à la bague !

— Comtesse ou marquise ! assura Charles en riant.

— Bien entendu ! dit Bertrand. L’homme à la canne est un aristocrate, cela se voit. Je l’avais toujours dit ! Et un noble n’assassine pas les gens !

— Que Dieu t’entende, mon bon Bertrand ! Je le souhaite pour toi, de tout cœur !

Était-ce lui, pourtant, le coupable, l’homme à la canne ?

Était-ce Fabius Ortofieri ?

La luminite ferait-elle mentir l’Histoire ?

Mais était-ce un autre ? Ou, comme on l’avait insinué, n’était-ce personne ?