cœur de Charles. Douter que ce fût Fabius n’était pas raisonnable.
— Nous verrons, répondit-il pourtant. La luminite n’a peut-être pas dit son dernier mot.
— Oh ! fit Geneviève. Nous sommes consternées.
— Non ! s’écria-t-il. Je vous en supplie. Tant qu’il restera une petite chance, il faut nous y cramponner !… Au revoir !
— Oui, dit faiblement une autre voix, grave et prenante, qui le fit tressaillir. Au revoir !
— Rita ! Rita ! murmura-t-il.
Mais il entendit seulement qu’on raccrochait avec douceur l’appareil téléphonique.
Quand il rentra dans l’atelier, les choses y suivaient leur cours. C’était toujours l’attention du public passionnément appliqué à ne rien perdre du spectacle rétrospectif. C’était toujours, sur le chevalet, l’éclatant tableau du Paris de 1835, avec, aux fenêtres, un autre public, qui avait perdu, à cette heure, son joyeux papillotement, avec, en bas, une foule métamorphosée, frappée de lenteur et de gravité, le lugubre déblaiement de la chaussée couverte de débris et de sang, l’arrivée de voitures où montaient péniblement des officiers couverts de dorures et de pansements.
Le corps de César habitait la solitude du cabinet. Des mouches envahissaient la pièce.
Un quart d’heure plus tard, Louis-Philippe et son escorte, revenant de la place de la Bastille, repassèrent en sens inverse, appuyant cette fois sur les troupes de droite. Il y eut alors un prompt reflux dans la direction de la voie et le tableau donna le mouvement muet d’acclamations passionnément chaleureuses.
La pendule octogonale marquait une heure lorsque les régiments prirent leur formation pour défiler.
Au même moment, une voiture fermée amenait Fieschi, qu’on voulait interroger dans la chambre même de la machine infernale. Une bousculade de curieux, se précipitant dans les deux sens, assaillit sa rentrée dans la maison du crime. C’était une loque, un homme à moitié mort, qu’on portait. Et bientôt, à tra-