tiani, en présence de la famille Leboulard, de Napoléon et d’Henriette, vêtus de deuil. La pupille de l’ancien corsaire fut interrogée minutieusement, mais avec bienveillance. Le guéridon de marbre servait de table au magistrat instructeur et à son greffier. Le bureau à cylindres, vide de tous ses papiers, reçut les scellés. Des policiers examinèrent la chambre du haut en bas. Ils allaient rouler le tapis sanglant pour l’emporter comme pièce à conviction, lorsqu’un homme se présenta, jeune encore, d’allure artiste, portant sous son bras un léger attirail de peintre. On reconnut sans peine Eugène Lami et l’on comprit qu’il demandait l’autorisation de lever un croquis du cabinet tel qu’il se trouvait. Il l’obtint de bonne grâce et, pendant que les acteurs de cette scène judiciaire continuaient leur besogne en explorant le salon des singes, Eugène Lami s’installa dans le coin, entre les deux portes, plaça devant lui un mince chevalet pliant, et ses yeux bleus prirent possession de l’ « intérieur » dont il allait fixer l’aspect pour la postérité.
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