CHAPITRE VII
la « pierre-qui-se-souvient »
Le 28 mai 1814, le trois-mâts la Finette, armé en course, portant dix-huit canons, cent trente hommes d’équipage et le capitaine César Christiani, croisait dans la mer des Indes afin de nuire au commerce anglais par tous les moyens qu’il se pourrait.
C’était un joli navire, aux formes rases, et élancées, dont les qualités de marche étaient fameuses autant que l’intrépidité des frères de la Côte qui le montaient.
César, les jours précédents, avait fait deux prises d’importance et les avait envoyées à Port-Napoléon, ci-devant Port-Louis, capitale de l’Île de France, les amarinant sous la conduite de deux de ses lieutenants, avec une partie de son équipage.
Or, vers la fin du jour, la vigie signala, du haut de sa hune, plusieurs voiles au vent. Un convoi de huit bâtiments de la compagnie des Indes fut reconnu, naviguant sous la protection de trois vaisseaux de guerre.
L’un d’eux ne tarda point à se détacher. César, sans l’attendre, vira de bord et prit chasse devant lui.
Il ne se souciait pas d’approcher l’anglais, grosse