Page:Renard - Le Vigneron dans sa vigne, 1914.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



L’INUTILE CHARITÉ


Cette fois, il m’a pris dans une porte. Il entrait comme je sortais, et nous voilà nez à nez.

Tout de suite, il me parle de sa sœur : il me dit qu’elle ne va pas mieux.

En quelque lieu qu’il me rencontre, si longtemps qu’il soit resté sans me voir, il me donne toujours les mêmes mauvaises nouvelles. Et il y a des années qu’elle est malade.

Il se plaint d’une voix basse et se confie à moi seul, parce que je lui semble bon.

Je fais ce que je peux. Je ne l’écoute pas, car j’ai mes intérêts dans ce monde, des malades personnels, mais j’imite les signes de l’attention.