— Non, pour Antoine.
— Le soldat. Se plaît-il au régiment ?
— C’est difficile à savoir, répond Madame Philippe. Il n’écrit guère, parce qu’il met trois jours à gagner un timbre, et il n’en écrit pas long à la fois.
— Quand le verrez-vous ?
— Ce soir, peut-être.
— Comment, ce soir ?
— Oui ; dans sa dernière lettre il nous annonçait son arrivée pour aujourd’hui, par le train du soir. Il ne nous a pas récrit contre-ordre.
— C’est qu’il va venir. N’allez-vous pas, Philippe, au-devant de lui ?
— Pourquoi faire !
— Pour le ramener de la gare.
— Il connaît le chemin, dit Philippe. Il s’amènera seul. Il est grand.
— Vous l’auriez embrassé tout chaud.
— Oh ça !
— Quoi ! vous aimez bien votre Antoine.
— Ce n’est pas l’habitude, chez nous, d’aller à la gare, dit Philippe gêné. D’ailleurs,