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le carnaval du mystère

verreries lumineuses. Il y avait, de-ci de-là, des allumoirs à étincelle et des chauffoirs paraboliques. Un mur argenté attendait la projection d’un cinématographe invisible. Des haut-parleurs dressaient, dans les encoignures, leurs gueules mystérieuses et saugrenues.

Le vieux Randolph Parker, encore svelte dans son smoking, allait d’un appareil à l’autre, incapable de se reposer un seul instant. Il avait tiré de sa poche une petite pince et un tournevis, et il réglait ses machines d’agrément, qui grésillaient parfois en lançant de minuscules éclairs bleuâtres.

Faisant rouler son havane d’un coin de sa bouche à l’autre coin, il s’approcha de « l’instrument » qui intriguait sa jeune femme : une sorte d’écran laiteux, encadré de bois, du format que les photographes appellent chez nous « carte-album ».

Ralph, dites ! Qu’est-ce que c’est que ça ?

Le maître de la foudre se retourna vers mistress Parker avec ce sourire des yeux qui caractérise la bonne humeur flegmatique des yankees.

— Une surprise ! fit-il, le cigare toujours mouvant.

Nous n’étions que quatre dans le hall : Parker, sa femme, son neveu Teddy et moi.

Ralph ! Oh, Ralph ! Pourquoi m’impatientez-vous ?