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la découverte

l’écran que voici reflétera pour nos yeux le hall ; et vous verrez, là, l’image de ma femme !… Attention !

Parker avait posé sur le crochet nickelé sa main blanche, marbrée de glorieuses brûlures…

Alors, je ne pus retenir un geste impulsif que je regretterai toujours. Avec une promptitude instinctive qui dépassait la vitesse de ma pensée, je saisis le poignet du savant, pour l’immobiliser.

— Qu’avez-vous ? me dit-il avec étonnement.

— Rien…, répondis-je. L’émotion…

Je l’avais lâché. Car enfin mon geste était stupide. Mon geste trahissait mistress Parker plus sûrement, plus définitivement que la suite des choses ne l’eût peut-être fait ! Qui sait si les amoureux avaient mis à profit la courte absence de Parker ? Qui sait si l’écran du laboratoire n’aurait pas reflété la scène la plus innocente du monde ?

Hélas ! La sottise était consommée ! Parker, qui me regardait fixement, pâlit soudain. Puis il baissa la tête en silence. Et je ne trouvai rien à lui dire, car je le croyais plus grand qu’il n’était.

Plus grand, certes. Je ne me doutais pas que l’amour serait si fort dans ce vieux cœur blessé, et que Parker allait faire ce qu’il fit.

— Mon ami, me dit-il d’une voix sèche, veuillez descendre, Vous leur direz que la sur-