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le carnaval du mystère

sur l’entrée d’un grand jeune homme sympathique, souriant, vêtu avec une sobre élégance.

— Quel bon vent t’amène ?

— Une affaire à traiter avec Lacoste et Raby, de Beaune. Je n’ai pas voulu passer à Dijon sans m’arrêter pour te dire bonjour.

— C’est gentil, ça ! Et alors, comment va ?

— Mais fort bien !

— Ça marche, la métallurgie ?

— Je ne me plains de rien. Quant à toi, inutile de te demander si ton étude prospère !

— Je ne suis pas mécontent, fit Me Barillet avec une fausse modestie. Oh ! je ne te dis pas qu’au début je n’ai pas regretté Paris… Mais Dijon est charmant. Et voilà tout de même quatre ans que j’y suis heureux, très heureux !

Mme Barillet est en bonne santé ? Je la connais à peine…

— Ma femme se porte comme une déesse, mon vieux. C’est la personnification du bonheur ! Et les enfants, tu les verras : des gosses d’exposition !

— Deux, n’est-ce pas ?

— Oui, deux ; bientôt trois. Ah ! la famille, Éric, il n’y a que ça, vois-tu !… Tu devrais te marier, toi aussi. Qu’est-ce que tu attends ?

Le jeune homme continuait de sourire doucement.

— Eh ! dit-il, je t’avoue que jusqu’ici l’occasion ne s’est pas présentée.