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le secret de parcival

» On l’avait attaqué, disait-il, la veille, dans la soirée. Des escarpes. Pendant qu’il cheminait seul. Oui, tout seul. Mme X… venait de le quitter. Ses agresseurs l’avaient entraîné jusque-là, pour le frapper. Pourquoi ? Il l’ignorait, puis qu’on ne lui avait rien volé.

» Quand il connut la mort de son amie, il dit qu’il s’était montré dur envers elle, et qu’elle s’était tuée par désespoir d’amour…

» Mais moi, je savais bien… Et quand nous fûmes tête à tête :

» — Parcival, tu avais fait un testament en sa faveur, n’est-ce pas ? Alors, c’est elle qui t’a poignardé, au cours d’une promenade exquise, sous la lune… Puis elle est rentrée, seule, comme si tu étais parti. Mais tu l’avais vue, n’est-ce pas ? Tu l’avais vue, le poignard à la main ! Tu avais compris, tu avais crié peut-être : « Toi ! Toi ! » Alors, toute la nuit, elle s’est demandé si tu étais bien mort, toi qui connaissais son crime. Et quand elle m’a vu, moi, sur ton cheval, moi semblable à toi…

» — C’est vrai ! me dit désespérément Parcival. Mais tant que j’aurai un souffle de vie, que personne, oh ! que personne ne sache qu’elle ne m’aimait pas !

» Il vient de mourir à son tour, lieutenant-colonel en retraite. Voici le faire-part de sa mort. Et voilà le secret de sa vie.