Page:Renard - Le carnaval du mystère, 1929.djvu/151

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QUI SAIT ?


— Mais, lui dis-je, tout cela peut s’expliquer par une sorte d’ivresse. Cette forte dose de quinine, cette grande quantité d’excitants que vous aviez pris… La fièvre aussi… Enfin, le sujet même de l’oratorio…

Il secoua la tête dubitativement, au creux de l’oreiller. Ses yeux, enfoncés dans sa maigre face livide, brillaient d’un éclat sombre et maladif.

— Voyons, repris-je, avouez que c’était de la folie ! Vous lever hier, sortir par ce froid, dans ce brouillard glacial, avec une fièvre pareille !

— Pour rien au monde je n’aurais manqué l’audition de Lazare. Ah ! j’étais faible, faible, quand je me suis levé… Mais la caféine, la cocaïne…

— Aviez-vous emporté de la cocaïne au concert ? En avez-vous repris pendant l’exé­cution de l’oratotio ? Sans doute ?