Il abaissa les paupières, en signe d’affirmation.
— Vous voyez bien.
— Il le fallait. Par instants, la salle tout entière me semblait basculer… Si j’avais pu reprendre de la cocaïne, je ne serais pas tombé sur le trottoir… Mais je n’en avais plus.
— Reposez-vous… Essayez de dormir…
— Le puis-je ? Dès que je ferme les yeux, Rebel est là, devant moi, tantôt comme je l’ai vu au Châtelet, appuyé dans l’ombre rougeâtre, contre la cloison des baignoires, — tantôt marchant dans le brouillard, à pas lents…
— Vous n’êtes pas raisonnable ! Pourquoi nier l’hallucination ? Vous avez pris pour Rebel quelque brave homme qui lui ressemble plus ou moins. La salle du Châtelet n’est pas très éclairée ; ce couloir, entre les baignoires, était à demi obscur, vous en convenez ; et dehors, la nuit d’hiver déjà tombée, le brouillard épais… Enfin, je vous le répète, mon ami, la fièvre… Avant-hier, vous avez eu le délire pendant quelques instants…
— Ah ?
— Mais oui. Alors, n’est-ce pas, joignez à cela la surexcitation provoquée par les drogues, la suggestion du drame musical…
Il sourit avec pitié :
— Vous y tenez !…
— J’y tiens d’autant plus que, depuis quel-