vous ?… Est-ce que le vent n’augmente pas ?… Cela va durer longtemps ?… À quelle hauteur se trouve-t-il ?…
Je le réconfortai ; je fis l’éloge de Vigneux à titre de pilote, et Schwartz saisit l’occasion de vanter son bon cœur et sa droiture. Comme si je ne le connaissais pas !… Comme si je ne l’aimais pas, moi aussi, plus qu’un frère !…
Tout en écoutant, je ne cessais pas de lorgner notre oiseau, petit, petit dans l’altitude. Ma jumelle était munie d’un télémètre. Il planait à 4 000 mètres juste au zénith, et je distinguais nettement son ventre et le dessous de l’envergure, lorsque, tout à coup, l’aile gauche disparut… Le monoplan tombait en tournoyant… Une clameur sourde, mêlée de cris, autour de moi… La panique éparpillant les fuyards…
L’engin s’abîma sur le sol, dans un nuage de poussière, à nos pieds, monsieur, à nos pieds !
De la carcasse et de la voilure, il ne restait que des allumettes et de la charpie. Au milieu… — ah ! monsieur, pardonnez-moi, j’ai tant de chagrin ! — … au milieu de ce fouillis inextricable, il y avait notre ami, monsieur… si blanc, si blanc… avec ses grands yeux grands ouverts… et pas encore tout à fait mort !
— Vite ! À l’ambulance ! criait Borsinof.
Mais Vigneux trouva la force de faire comprendre qu’il ne voulait pas. Il gémit :
— Ne me touchez pas ! ni moi, ni l’appareil…