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LES INCONNUS


J’ouvris les yeux lentement, à regret.

L’ombre du soir noyait les choses. Le beau visage de Maryse reposait près du mien, tache pâle et immobile, au creux d’un coussin.

Tout bas, chantonnant avec douceur, je l’appelai musicalement :

— Maryse…

Et sur-le-champ. l’inquiétude m’empoigna. Ce visage, si blême, restait trop indifférent. Ces yeux fermés, ces mains à peine tièdes, inertes, m’épouvantèrent.

Brusque, redressé, la voix rauque, je criai presque, la saisissant aux épaules :

— Maryse !…

Rien.

Étrange tumulte intérieur ! Quoi ? Était-ce un jeu ? Allait-elle éclater de rire ? Ou bien étais-je seul ici ?

Je donnai la lumière de toutes les lampes, avec une rapidité fébrile.