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Page:Renard - Le carnaval du mystère, 1929.djvu/209

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les inconnus

— Parce que… Parce que, moi, je la connais. Son mari — car elle est mariée — se trouve être l’un de mes plus chers amis. Et c’est pour­quoi je vous demanderai de ne pas révéler à cette femme, dont la réputation est immaculée, le nom du médecin qui l’a soignée. Qu’elle ne sache pas…

Maryse, alors, soupira et ramena ses mains sur sa gorge.

— Attention ! chuchota le docteur. Elle dort, maintenant. Elle peut s’éveiller d’une minute à l’autre. Je me retire. Adieu.

Il me laissa dans un état d’esprit indescrip­tible. Ceux qui me lisent, à l’époque où nous sommes, sont trop avertis pour ne pas soupçon­ner toutes les craintes qui s’entre-croisaient dans ma perplexité.

Je les dissimulai sous une apparence rieuse lorsque Maryse, murmurant mon nom, remonta des ténèbres.

Elle voulut, deux heures plus tard, regagner comme à l’ordinaire son logis inconnu… Je ne m’y opposai point.

Par la suite, un jour, nonchalamment solli­citée, elle ne fit aucune difficulté pour recon­naître que Royer-Suchet et sa femme avaient compté, en effet, au nombre de ses relations. J’acquis la certitude que le docteur s’était toujours montré pour elle un ami aussi respec­tueux que dévoué…