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L’HOMME AU CORPS SUBTIL

tude, il me reconduisait jusqu’au palier ; cette fois, je le laissai dans sa chambre, seul à seul avec l’horloge. D’un coup de pied, il ferma la porte sur ma retraite.

J’étais rempli d’alarmes et de chagrin.

À quatre heures sonnant, dès que ma consultation médicale fut close, je me précipitai boulevard Poincaré.

Tout avait repris le bon aspect quotidien. Bouvancourt m’attendait pour faire une promenade le long du canal, — ce canal qui devait lui être si funeste ! — Il avait, je m’en souviens encore, son paletot noisette et son feutre marron. Le shake-hand du professeur me brisa les phalanges, mais quelle poignée de mains pouvait me rendre plus heureux ?

Nous partîmes. J’attendais un éclaircissement… Je le sollicitai par des allusions… L’ami restait coi. Nulle gaieté, du reste, en ses manières. Je soupçonnai quelque déception, je crus à l’échec de ses derniers travaux, et je n’insistai pas davantage.

Une semaine plus tard, nous étions à déjeu-