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Page:Renard - Sourires pincés, 1890.djvu/61

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Il s’essayait et prenait du courage avec la jeune sœur.

Du moins, cela parut évident à tous.

Henriette le comprit si nettement qu’elle baissa les yeux de confiance. Le regard n’allait pas à elle, mais il était pour elle. Au contraire, Marie, n’étant point en cause, ne jugeait pas convenable de s’intimider, et la tête haute, œil pour œil, elle dévisageait M. Gaillardon, ce qui achevait de le troubler.

Bien entendu, et conformément aux habitudes prudentes de gens qui n’abordent que le plus tard possible les sujets graves, il ne fut pas question de mariage ce jour-là.

Un autre dimanche passa, et rien ne se conclut. Mme Repin s’impatientait. Il est bon de prendre des précautions, jusqu’à un certain point, toutefois. Outre qu’on ne déjeune pas pour rien à la campagne, comme à Paris, où chacun sait que certains restaurants donnent à manger à des prix si réduits ! Peut-être M. Gaillardon espérait-il causer auparavant avec la jeune fille.

Aussi, le dimanche suivant, quand M. Repin dut quitter la table, au dessert, pour aller voir une bête à cornes qui s’était cassé la jambe, Mme Repin,