Page:Renard - Sourires pincés, 1890.djvu/63

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cinq minutes après M. Gaillardon les rejoignait.

— « Est-ce que je vous fais peur ? » — dit-il à Mlle Marie.

Elle était à ce point interdite qu’elle ne trouva rien à répondre.

— « Faudrait pourtant vous habituer à moi » — ajouta M. Gaillardon.

Mme Repin intervint.

— « C’est comme ça que vous laissez mon Henriette ? » —

— « Oh ! j’ai bien le temps de la voir, elle ! » —

Mme Repin dit finement :

— « Ça, c’est vrai. » —

Mais, réflexion faite, elle trouva que de la part d’un prétendu ce n’étaient point des choses à avouer. Toujours hardie, elle le prit par le bras, le ramena de force à la salle à manger et dit :

— « Laissez-nous donc voir un peu tranquilles. Nous avons à travailler. Henriette n’a rien à faire ; bavardez avec elle, à votre aise. » —

Et elle referma la porte sur lui, bruyamment.

Dès son départ, qui d’ailleurs ne se fit pas longtemps attendre, Mme Repin et Mlle Marie, anxieuses, interrogèrent encore Henriette.

— « Qu’est-ce qu’il t’a dit, mon Henriette ? » —