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vox sæculi

Mais il faut que l’Idée aussi prenne son vol
Malgré le Préjugé qui la retient au sol !
Notre essor est borné, nos rêves sont esclaves !
Brisons la règle étroite et coupons nos entraves !
Que le moindre penseur vers le sommet choisi
Se dirige à son gré, sans craindre les lazzi
Dont la tourbe classique accable son ouvrage !
Ah ! n’amollissez pas l’original courage
De celui qui, rêveur épris de la Beauté,
Pour l’embellir encor cherche la Nouveauté !
Laissez monter aux cieux cet oiseau qui s’envole !
Tous les fronts ont le droit d’atteindre l’auréole ! »


Et tu prêchais encor : « Liberté ! » Mais soudain,
Du côté du Levant, par un écho lointain
Ce nom fut renvoyé… C’était la vieille Athènes
Qui suppliait, tendant ses bras chargés de chaînes,
Et qui jetait ce cri mille fois répété :
« Europe, indépendance ! Europe, liberté ! »