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JULES RENARD
Morvandelle
Je rêve d’être sous ton corps
Une barque fragile et neuve.
Tu ne vivras qu’entre mes bords
Plus solitaire qu’une veuve.
Tu tiendras tout entière en moi ;
Car ma poitrine t’a saisie
Comme une prison ; j’ai pour loi
De couler à ta fantaisie.
Ma rame bat avec langueur
Sur la mesure de ton cœur.
Puis, las d’amour, j’aurai la joie,
Avec un simple tour de reins,
De faire voir aux riverains
Comme une maîtresse se noie !