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XXIV
PRÉFACE.


de Clamecy, journal hebdomadaire, du 19 octobre 1901 au 28 août 1904,

Pour son plaisir, il explore, d’année en année, la plus grande partie de la Nièvre, le Morvan surtout, qui l'attire davantage.

Il aimait Nevers. On s'en rend compte à lire la Bigote et son discours du 29 juillet 1909. Au début de la Conférence qu’il fit à Clamecy le 15 février 1903, il a parlé de " cette Venise nivernaise qui a pour gondoles des trains de bois. Elle n’est qu’à une trentaine de kilomètres du village où j’ai passé mon enfance. Elle se trouve dans le rayonnement normal de ce coin de ma petite patrie, et, chaque fois que je vais de Paris à mon village, brusquement, à la gare de Clamecy, j’éprouve une émotion singulière et inévitable ; je renifle une bonne odeur inconnue que chacun reconnaît, quoiqu’elle n’ait pas de nom, et dont on dit simplement que c’est l’odeur du pays. " Le 8 août 1909 il perd sa mère. La maison qu’elle habitait, et où il avait vécu son enfance devient libre. Pour s’y installer, à Chitry, il quittera la Gloriette et Chaumot. Il m’écrit, le 4 septembre : " Vous le voyez depuis près d’un mois je ne fais rien, et je rêvasse. Peut-être ne sais-je plus écrire. Pour m’y remettre, je regarde les couvreurs réparer le toit de la vieille maison que j’habiterai l’an prochain. " Vanité des projets que nous formons ! Il ne l’habita point.

7. Sa vie à Paris. — Elle fut tout autant dénuée de complications extérieures, en quoi elle ressemble à celle de la plupart des écrivains contemporains, et qui ne s’en plaignent pas, même lorsque, pour attester un génie qui s’obstine à les déserter, ils prétendent qu’il suffit d’avoir des inquiétudes d’argent pour égaler Balzac, de cœur pour dépasser Musset, des deux à la foi,