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Page:Renard Oeuvres completes 1 Bernouard.djvu/37

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XXV
PRÉFACE.


pour faire la nique à Baudelaire et à Verlaine réunis.

Comme tous les débutants de valeur, il collabora à de nombreuses petites revues, à une date où le symbolisme, du nid des vulgarités prenait son dédaigneux essor. Il fut un des sept fondateurs du Mercure de France.

Il n’a pas de relations que parmi les groupes d'avant-garde. On le voit chez Alphonse Daudet, chez Jean Richepin. S’il continue de collaborer au Mercure, " les grands journaux " s’ouvrent à lui. Le théâtre l’attire. Il devient l’ami d’illustres actrices et acteurs : Marthe Brandès et Lucien Guitry, et d’auteurs dramatiques que guette la célébrité : Rostand, Tristan Bernard. Il a un pied sur la rive gauche un sur la rive droite où, bientôt, il aura les deux, mais sans devenir " homme du boulevard. "

Il publie des livres. Il fait même jouer de courtes pièces. Il va jusqu’à devenir critique dramatique. Entre temps, quelques voyages dans le département de la Manche, dans les Vosges, à Nice et aux environs, dans les Pyrénées. Le couronnement de sa carrière, ce fut, à la date du 31 octobre 1907, son élection à l’Académie Concourt où il remplaça Huysmans.

La famille qu’il s’était créée ne lui valut qu’affection et tranquillité. " Dans le dur métier des Lettres," a-t-il dit, " ce qui rend le plus souvent nos confrères malheureux, c’est leur femme, la femme qui a des appétits de luxe et de vanité incroyables, la femme qui harcèle son mari et lui rappelle qu’un tel gagne tant par an, qu’un tel réussit... Pour moi, au contraire, ma femme trouve que je travaille trop. " Ernest Raynaud a décrit l'intérieur, tout de paix et d’intimité, du jeune ménage. Quand les enfants eurent grandi, rien n’en fut modifié.

A ses débuts, et plus tard encore, il fut " un sportif ". Alfred Vailette écrivait : " C’est un escrimeur quoti-