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APPENDICE


lyrique et cesse de versifier. Sans aucun doute, on peut estimer que ce fut à partir de ce moment qu’il devint vraiment poète.


Crime de Village


Crime de Village est la deuxième publication faite à compte d’auteur par Jules Renard et comprenait les huit nouvelles que nous éditons. Suivant l’usage de cette époque, c’est la première qui donne son titre au volume.

La couverture rouge portait le nom de Renard sans prénom et la firme était la suivante : Edition de la Grande Correspondance, Paris, Ier octobre 1888. La brochure avait 106 pages. En réclame était annoncé du même auteur le recueil : les Roses et en regard : épuisé. A la .page suivante, la justification du tirage indiquait : 65 exemplaires (dont trois sur papier impérial du Japon).

La dédicace à son père était imprimée. Imprimeur : Emile Seguy à Parthenay.

La Grande Correspondance " était une création de Léo D’Orfer, infatigable fondateur de revues. En 1887, au mois de mars, Léo d’Orfer lançait la Revue de Paris dont il espérait beaucoup ; mais Arsène Houssaye, ayant déposé ce titre vingt-quatre heures avant lui, adressait aussitôt au directeur du papier timbré. Et la Revue de Paris n’eut ainsi qu’un numéro pour laisser la place à la Revue de Paris... et de Saint-Pétersbourg dont l’existence fut plus longue,

Jules Renard avait eu le temps de donner à ce premier et unique numéro de la gazette de d’Orfer la nouvelle intitulée " Une Passionnette " qui figure dans Crime de Village.

Nous avons pu retrouver le prospectus de la Revue de Paris et on y constate que Léo d’Orfer nourrissait l’ambition de publier des nouvelles, des études, des poésies de Paul Bourget, Léon Cladel, de Hérédia, Maupassant, Pouvillon, Richepin, Sully-Prudhomme, Verlaine etc., etc., et entre autres : un roman et des nouvelles de Jules Renard,

En outre la revue se promettait de créer une bibliothèque à tirages limités. Dans la nomenclature des ouvrages devant composer cette future bibliothèque on lit : pour paraître en mai 1887, Crime de village de Jules Renard.

Réduit brutalement au silence par Arsène Houssaye, Léo d’Orfer dut différer la réalisation de ses beaux projets. Il n’était pas néanmoins découragé par son échec et reprit son