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APPENDICE


au cours de cette série d’interviews des auteurs alors à la mode, de Zola à Bourget, de Maupassant à Jean Lorrain, plusieurs d’entre eux n’hésitèrent pas à désigner le nom de Jules Renard comme celui d’un écrivain de bel avenir.

MM. Remy de Gourmont, Descaves, Haraucourt, Pierre Quillard en agirent ainsi avec le jeune confrère qui marchait d’une allure si décidée vers la grande notoriété, mais c’est Paul Bonnetain qui fit cette déclaration catégorique à propos de lui ;

" Ah ! l’originalité, le mouton à cinq pattes ! Pourvu qu’on ne gâte pas, à l’écarteler de louanges, Jules Renard, l’auteur de ces exquis Sourires Pincés. Original, celui-là, et qui ira loin, s’il a du souffle, et secoue les pucerons des jeunes revues ! "

Ce propos recueilli par Jules Huret est daté du 12 avril 1891 : on peut dire que Jules Renard avait déjà bel et bien " secoué les pucerons des jeunes revues " car les grands journaux lui ouvraient leurs colonnes et arboraient sur leurs manchettes sa collaboration.

Il n’est pas téméraire d’affirmer que Jules Renard a conquis la place et qu’il a partie gagnée, désormais il ne sera plus discuté : d’aucuns le considèrent comme un maître et il n’a pas encore trente ans.