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RECUEIL INTIME


Les Iliades grandioses
Font rivières sur ses habits.
L’Arioste, voilà ses roses,
Et Dante, voilà ses rubis.

Ils y sont aussi, tous les rêves
Qu’un grand cœur en lui sent frémir,
À voir l’Océan sur les grèves,
Bleu de l’azur du ciel, dormir.

Ils y sont les enthousiasmes,
L’extase, les soupirs, les chants,
Et tout ce que l’âme a de spasmes
En face des bois ou des champs.

Aussi, dans nos heures de joie,
Quand nous en sommes au moment
Où notre ciel d’amour flamboie,
Je la pare, voici comment.

J’enroule un sonnet à sa taille ;
Mes hymnes lui font des colliers ;
De stances qu’avec soin je taille,
Je couvre ses bras et ses pieds.