Page:Renaud - Recueil intime, 1881.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’Hirondelle blessée




J’étais allé chasser sur le bord de la mer.
Libre et seul, enivré de marcher au grand air,
Je regardais le flot s’arrêter sur la rive,
D’après l’ordre éternel qui de l’espace arrive.
A la bouche du fleuve où nagent les saumons,
Entre les rochers gris couverts de goémons,
J’allais, et je laissais entrer dans ma poitrine
Ce souffle acrement pur, cette senteur marine