— Je suis voleur, madame !
— Depuis quand ?
— Je m’y suis décidé ce matin !
— Et qu’est-ce que vous avez volé jusqu’ici ?
Sirup rougit. De fait, il y a déjà quatre ou cinq heures que sa décision fut prise. Or, par quoi s’est-elle manifestée dans les faits ?
— Je me demandais, madame, ce que j’allais justement vous voler pour commencer !
Elle rit.
— Volez-moi un autre baiser !
Il le fait. Elle frissonne.
— Comme vous êtes délicieux. Sans vous, je ne sais ce qui me serait advenu. Ah ! je ne sais si je vais résister à l’envie de vous aimer.
Le rose est revenu à ses joues, elle a retrouvé sa maîtrise d’elle-même. Et c’est pour l’offrir à James-Athanase Sirup…
Et lui, bouleversé, songe que c’est un Sésame merveilleux, une sorte de maître mot aux effets de prodige que de dire : « Je suis voleur ! »
— Comment te nommes-tu, mon aimé ?
— Sirup ! Et toi, ma chérie ?
— Je suis Mary Racka, mon voleur chéri, et voleuse comme toi…
iii
Virtuosités
Il est, dans la vie des jeunes gens, et notoirement dans la destinée de ceux qui choisirent, pour y faire leur carrière, le délicat métier de voleur, des circonstances extravagantes.
Lorsque la jeune femme recueillie sur un banc, en proie