Aller au contenu

Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
ENTRE DEUX CARESSES

œuvre à lui. Que serait bientôt un Rockfeller devant un Mexme ? Rien, un enfant… Il allait régner sur une population de huit cent mille habitants.

Il avait reçu, l’après-midi, des nouvelles de Séphardi qui venait de traiter avec l’Amirauté anglaise. L’Angleterre voulait transformer Malte en un gigantesque dépôt de pétroles. On protégerait cette île par un système de défenses, inconnu, mais infrangible, découvert voici un peu et qui interdisait l’approche à plus de quarante kilomètres de distance et quinze kilomètres en hauteur.

Automatiquement, enfin, tout ce qui touchait les Pétroles Narbonnais prenait apparence fabuleuse et effrayante. Rien de normal ne pouvait vivre à proximité de cette affaire démesurée. Il ne lui fallait que de l’énorme. Mais elle se l’assimilait…

Mexme était donc heureux ce soir-là. Il téléphona au Parnasse, le délicieux théâtre pour gens riches, où les fauteuils étaient à cinq cents francs, et y retint une loge. Puis il alla dîner en ville. Le Parnasse avait été audacieusement construit à l’opposite du Mont Parnasse, au carrefour de Châteaudun. On y représentait ce soir-là une comédie de Timothée Rectangle, titrée « Manier le Persil. » Mexme y passa une soirée de bonne humeur. C’était, bien entendu, le décor normal des pièces dont le public parisien ne se lassera jamais : quiproquos et lits ouverts, placards et