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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/118

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ENTRE DEUX CARESSES

rer cette âme ardente et passionnée. Mais Mexme ne pouvait être sceptique et il détestait de douter.

Il s’engagea donc à fond dans l’étude des mesures de défense, nécessaires pour vaincre la hurle des rapaces. C’était une question quasi inextricable pour lui, puisque Séphardi s’était réservé les rapports avec la Presse et le Parlement. Comment sauver les Pétroles Narbonnais ? Fallait-il plutôt sauver la banque Mexme, s’il en était encore temps ? Mais les deux problèmes étaient connexes. Il eut fallu un mois pour dégager délicatement les intérêts de sa maison de ceux des Pétroles et encore n’eut-ce pas été sans danger.

Il se décida. C’était un homme énergique, donc capable d’avoir des défaillances et surtout de voir son esprit incoordonné au réel. Mais une fois un parti pris, avec les tares que pouvaient donner à ses déterminations son manque de souplesse et de précautions psychologiques, ce n’en était pas moins une âme de chef.

Il travaillait encore, dans son bureau, à préparer des instructions et des ordres précis pour ses représentants et ses agents directs lorsque le jour naquit. L’aube, verdâtre et huileuse, lutta un instant dans la pièce contre la lumière électrique chaude et rassurante.

Mexme se sentit défait par cette hypocrite clarté qui rampait à travers les vitres de tulle et rôdait en étrangère autour de lui.

Il éteignit. Son papier parut soudain sale et sa main décharnée. Du dehors venaient des bruits