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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/12

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ENTRE DEUX CARESSES

Celui-ci, homme froid et calculateur, différait beaucoup de son associé. Ancien homme de sports et champion, en sa jeunesse, des jeux Olympiques pour les huit cents mètres plat, Mexme restait un impulsif, magnifiquement armé pour la lutte, mais dont l’impétuosité préparait les défaites.

Séphardi, aujourd’hui quinquagénaire était apparu quinze ans plus tôt à Paris et personne ne savait son origine. Il parlait avec indifférence toutes les langues d’Europe et d’Asie.

Actif, froid et intelligent, il avait constitué en peu d’ans une maison de banque capable de traiter à égalité avec les plus célèbres établissements de Paris. Muet et ne se confiant jamais, il finit par peser sur le marché comme une sorte d’entité maléfique, car tous ses ennemis durent disparaître.

Personne ne savait aujourd’hui sa fortune, ni même ses secrètes ambitions qu’on devinait immenses. Le bruit courait pourtant que Séphardi voulut devenir une sorte de monarque « in partibus » en France. Pour cela il avait poussé au pouvoir, par d’énormes libéralités, d’ailleurs fort savantes, un politicien nommé Jacques Capet. Capet se trouvait maintenant président de la République. L’élection avait coûté trente millions à Séphardi. Cent journaux appuyaient depuis peu sur la parenté — imaginaire — de Jacques Capet avec les anciens rois de France. On parviendrait à faire de cet homme un président à vie, puis un