Aller au contenu

Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
ENTRE DEUX CARESSES

roi. C’était une question de dix ans, et de cent millions…

Alors, Séphardi régnerait sous le masque du faux descendant de Hugues Capet. Il voyait grand…

Robert de Boutrol apparaissait dans les Pétroles Narbonnais, ce qu’on nomme un « outsider ». Il ne prétendait ni diriger ni même influencer l’administration de la puissante affaire. Mais, en ce moment, son frère étant Ministre du Commerce, Boutrol représentait les faveurs, pressions, autorisations délicates et processives, les jeux administratifs et moyens d’action gouvernementaux, qui valent, dans une affaire comme les Pétroles Narbonnais, un nombre considérable de millions.

Robert de Boutrol n’apportait d’ailleurs pas que cela. Étant depuis peu Administrateur du Syndicat P.O.I.L. (« Presse ouvrière indépendante et littéraire »), il commandait ainsi au groupe des journaux Hurlub : « Paris-Univers », la « La Certitude » et « Minuteries » la feuille aux six parutions quotidiennes.

Boutrol avait toujours besoin d’argent. Sa maîtresse, Orlandette, l’actrice du Français, lui coûtait cher. Et l’orgueil de Boutrol tenait à cette illustre personnalité, dont le premier époux, le boiard roumain, Anglesco, fut jadis trouvé mort un matin avec une épingle enfoncée dans le bulbe rachidien, par la nuque. Orlandette avait été relaxée, contre toute attente, et le crime qualifié suicide par un jury attendri. Le second mari