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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/141

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ENTRE DEUX CARESSES

— Décidément je résiste mal au désir de vous cracher à la face…

Elle fit une pause et son sein se soulevait.

— Mais la colère conseille à tort. Je ne veux pas vous ressembler. Je ne vous dirai même pas les maîtresses comiques ou traîtresses que je vous connais, et qui me libèrent, en équité, de tout engagement de fidélité.

Un arrêt encore.

— Je veux pourtant — et je fais un grand effort pour vous le dire — je veux pourtant croire que seule une exaspération née de la menace qui vous guette inspira ces deux mots que vous avez dits.

. . . . . . . . . .

— Eh bien soit… Je pardonnerai. Mais vous allez quitter cette pièce le premier et vous retirer. N’y revenez plus avant ce soir. Mes ordres seront sur ce guéridon. Alors vous serez vainqueur ou vaincu. Vous saurez donc ce qui manque à votre succès ou ce qui complète votre défaite. Sortez, je vous prie !

Georges trébucha. Des lueurs dansantes passaient devant ses yeux. Il allait parler, mais, d’un geste de la main, Jeanne lui montrait que les paroles désormais restaient vaines.

L’idée que l’après-midi allait peut-être le ruiner et qu’en sus il perdrait, sans doute, sa femme le torturait comme une fraiseuse.

Il se serait jeté aux genoux de Jeanne, mais elle lui tournait déjà le dos, impassiblement. Il se